Bob, Fred, whatever

Avez-vous remarqué cet étrange aptitude à changer de personnalité inhérente à l'être humain ? Notre corps reste le même, quelque soit son état, sa condition, et ses transformations. Ma peau ne devient pas verte d'un coup, sans prévenir. En revanche, je peux très bien passer du rire aux larmes en un battement de paupière. Joyeux à un temps t, triste la seconde d'après. Que peut-il bien se passer pendant cet intervalle ?

Ces émotions sont elles-mêmes au centre de la façon dont nous "vivons" une situation. L'expérience est conditionnée par ce que nous ressentons : la joie, la tristesse, la haine, la mélancolie, la douceur, ... you name it. Ainsi, le cerveau a cette étonnante faculté de transformation qui fait que le même type de situation n'est jamais vécu de la même façon.

Je pense aux poètes romantiques, qui font l'expérience du sublime, ce sentiment de profond respect pour Dieu et ces autres émotions si particulières Le déclencheur, par exemple, est un paysage montagneux époustouflant. Et le moment d'après ? Un tel sentiment n'est pas éternel. Au contraire, il n'est qu’éphémère, ce qui rend encore plus difficile de le saisir.

Dans ces moments où nous réagissons à la beauté, je pense que nous sommes autre. Dans ces moments où nous sommes en colère, nous sommes encore autre. Dans les moments où nous ressentons du stress ou la plénitude, nous sommes encore une fois autre. Ainsi, nous ne sommes jamais nous-mêmes. J'irais même jusqu'à dire qu'une telle conception de la psyché n'existe pas. C'est sans nul doute la raison pour laquelle il est impossible de répondre à la question "Qui suis-je ?" autrement que superficiellement.

Ne croyez pas ceux qui vous disent que répondre à cette question peut "prendre toute une vie". En réalité, la réponse est immédiatement acessible. Mais elle est tout aussi rapidement caduque car, à la seconde d'après, vous êtes quelqu'un d'autre.

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