Du très récent, du moins récent et du très vieux

J'ai pu assister ce soir à un concert très sympa du Western Brass Quintet. Deux trompettes (Scott Thornburg et Stephen Jones), un cor (Lin Foulk), un trombone (Daniel Mattson) et un tuba (Jacob Cameron). Au programme, des madrigaux de Monteverdi (retranscris par le joueur de trombone rien que pour nous) et de la musique composée ces 20 dernières années (certains morceaux étant des commandes destinées à être joués par le Quintet).

Le groupe a commencé par le Brass Quintet (2012) de Pierre Jalbert, organisé en deux mouvements : "I. Distant fanfares" et "II. Concurrence". Les trompettistes se sont amusés un brin en mettant en scène leur arrivée : Le son de leur instrument les précédait alors qu'ils étaient cachés de chaque côté de la scène, l'un dans un recoin (derrière l'orgue) et l'autre dans les coulisses. Un morceau aux accents "chostakovitchiens" avec des pauses qui suspendaient le flot musical. Comme l'a justement souligné Scott Thornburg, une musique "évolutionnaire" qui repousse les frontières.

Puis, le Quintet a continué avec des transcriptions (effectuées par le joueur de trombone du groupe) de quatre madrigaux de Monteverdi ("Che se tu sé'l cor mio", "Cor mio, mentre vi miro", "Longe da te, cor mio" et "Lo mi son giovinetta"). De très courtes pièces vocales a capella tirées du livre VI. Au cours du quatrième morceau, les cuivres ont développé un intéressant jeu de réponses entre les grave et les aigus.

Ensuite a suivi For Then and Now (2011) de Laurence Bitensky, une à l'ouverture oeuvre sombre et solennelle, qui devient plus jazzy lorsque le tube assure le rythme de la basse. Le cor et les trompettes se volent successivement la vedette, pour se retrouver à l'unisson. Le tuba et le trombone restent en dehors de la course, ce dernier entrant dans la bataille seulement pour les dernières mesures.

En ce qui concerne la Suite Impromptu d'Andre LaFosse Jr., il s'agit d'un pièce légère qu'on croirait tirée de la bande-son d'un film français, une sorte de musique de cabaret, selon les mots du trompettiste du Quintet. Et c'est vrai qu'on se croirait bercé par les doux remous de la Seine pour un moment, avant que la cavalerie n'arrive. Les dernières notes de la deuxième partie du morceau semble imiter le finale des films muets de l'époque qui affichaient immanquablement le triomphant "FIN" en lettres capitales, pour retourner à un rythme calme par la suite et terminer sur une note joyeuse dans la quatrième partie.

Enfin, Distant Dancing (1992) de Richard Peaslee, censé évoquer les différents rythmes dansés à travers les âges de l'humanité, a clôturé le concert. Les trompettes l'ont d'abord joué mystérieux, créant une atmosphère pré-bigbang, puis BOUM, les explosions, météorites et le chaos. Une alternation entre le calme et la surprise. Le tuba a eu son moment de gloire, étant accompagné par les trompettes pour un moment et imitant au début le son du vent.

En résumé, un beau concert très agréable. Certes, les oreilles n'ont pas été endommagées par d'éventuelles avant-gardes, mais les oeuvres interprétées n'en restent pas moins originales.

2 commentaires:

  1. Ca a l'air tout à fait sympa. Mais je crois que ce dernier commentaire était pour moi... des oreilles endommagés, franchement ;)

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    1. Ah ah ! J'arrive toujours pas à croire que vous m'ayez dit que j'étais un conservateur en terme de goûts musicaux :p
      Et, oui, en effet, c'était très sympa ce petit concert. "Rafraîchissant."
      Je suis impatient de voir le MASS de Bernstein !

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