
La chorégraphie du chef d'oeuvre baroque connu de tous est à la fois aérienne et terrienne. Les performers ne sont pas des danseurs mais des êtres éthérés, des feux-follets qui batifolent entre les arbres, des lutins sautillants qui s'amusent et se querellent. Les corps presque nus, terreux, forment de véritables architectures, enchevêtrées et noueuses. Des forêts où, lorsqu'un mouvement s'achève, une silhouette qui faisait corps avec l'ensemble des danseurs se détache du lot et s'individualise pour faire face au public et exécuter des gestes inaccessibles au commun des mortels.

La deuxième partie du spectacle, au contraire, est plus sanguine. Le spectateur est invité à une fête où les danseurs s'entrechoquent, se taquinent, se séduisent tour à tour. Les corps sont doubles, triples, puis réunis en une seule entité. Un exutoire où ce sont les instincts qui l'emportent, la colère et la sensualité. Les mouvements sont violents, les cheveux volent en l'air, les robes voltigent, les gestes sont impudiques. On crie, on se désarticule, on plaisante en italien. Sur le visage des danseurs, des sourires extasiés. Une célébration accompagnée de quatre chanteuses qui scandent haut et fort des histoires d'amours, cadencées par les tambourins et l'accordéon.
Au final, une énergie incroyable et, à en croire les applaudissements appuyés, communicative.
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