Sortie familiale pour aller voir le film dont tout le monde parle (ici, "parlait" serait plus exact, note du Dieu du temps) depuis plusieurs semaines : Avatar.
La voiture garée, un quart d'heure avant le début de la projection, le
nombre de places restantes se compte sur un peu plus que les doigts des
mains des quatres personnes que nous sommes, venus en force pour faire preuve de curiosité. Après un
suspense insoutenable, nous passons le seuil de la caisse alors que
l'écran affiche cinquante-deux places encore libres. Pire qu'une fête foraine populaire,
le cinéma est bondé.
Mais il ne suffit pas d'avoir fait la queue une fois pour avoir les
tickets. Il faut refaire la queue devant la salle pour avoir les
fameuses lunettes 3D. Une grosse monture en plastique noire avec "XpanD"
marqué sur le côté et les deux yeux peints en vert. A croire que des
ingénieurs ont réfléchis sur le sujet du ridicule de porter des lunettes
comme celles-ci dans une salle obscure. Il valait peut-être mieux éviter
le filtre rouge et le filtre vert qui rendent fou les daltoniens. Un
petit panneau à l'entrée de la salle indique que la dégradation des
lunettes pourrait coûter 50 € à l'utilisateur... gare aux bêtises.
En parlant de bêtises, il semble que la publicité locale est la
meilleure chose à faire pour décrédibiliser un commerce, à en juger par
celles qui sont diffusées bien avant que le film tant attendu commence.
Le son mal enregistré, une voie monotone qui déclame l'adresse d'une
agence immobilière ou au contraire une voix trop sautillante pour
paraître sincère fait le tour d'un centre de beauté, les photos qui
défilent à la façon d'un diaporama... tout ça fait très cheap.
Enfin bon, peut-être que le film va commencer ? Ah, non. Un court film
en trois dimensions est là pour expliquer de manière abrutissante
comment utiliser des lunettes 3D. Il semble que le nettoyage des filtres
avec des lunettes soit une étape très importante. Et attention, il faut
rendre les lunettes, étourdis (ou voleurs) que vous êtes ! "Cela ne
vous sert à rien en dehors du cinéma." Très juste, ça ne sert d'ailleurs
également à rien à l'intérieur du cinéma, alors que le film n'a
toujours pas commencé et que l'un de mes collègues revient s'asseoir à côté de moi
avec du popcorn et une canette de thé glacé. "Le grand débat" est de
savoir s'il a ramené du popcorn sucré ou salé. A mon grand désarroi, ça
sera salé. Dommage ! J'aurais pu me la jouer à l'américaine et faire
plus de bruit en mangeant que la bande de jeunes énervants derrière moi.
Les six adolescents se trouvaient face à un grave problème de place,
pour finalement expulser un des membres du groupe qui pousse en sortant
un "vas-y je m'arrache". C'est dur la jeunesse.
Et sinon, le film ? Bof. Un autre blockbuster sur la longue liste des
films américains à rallonge et très couteux. En fait, l'histoire m'a
fait penser à Pocahontas, mais en 3D. Il semble que les
Américains n'arrivent pas à faire le deuil de tous les Indiens qu'ils
ont dû tuer pour coloniser l'Amérique.
D'ailleurs, en parlant de références cinématographiques, dans la
dernière partie du film, un des personnage crie "Va-t-en et ne revient
jamais !". Une réplique déjà entendue dans le Roi Lion.
Un film qui serait le concentré ultime des bons sentiments et des stéréotypes pauvres. Cool.
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